Les modifications corporelles ont une origine trĂšs ancienne. Ce que nous appelons aujourdâhui Piercing ou Body Piercing existait dĂ©jĂ au NĂ©olithique. En Afrique, une tribu dâĂthiopie (Les Mursi) sâinsĂ©rait des labrets en pierre au niveau de la lĂšvre infĂ©rieure ainsi quâaux lobes dâoreilles.
Des traces trouvĂ©es par des archĂ©ologues ont Ă©tĂ© dĂ©voilĂ©es lors dâune exposition au musĂ©e de lâarchĂ©ologie et de lâanthropologie de lâUniversitĂ© de Pennsylvanie. Dans cette exposition intitulĂ©e « Le corps dans les cultures : un tour du monde de la modification corporelle » on y dĂ©couvrait un homme datant de 2900 avant notre Ăšre ayant plusieurs piercing aux oreilles.
En Ăgypte antique, des boucles dâoreille en or Ă©taient portĂ©es par des hommes de haut niveau social. Des membres de la famille royale se perçaient mĂȘme le nombril. Des boucles dâoreille sont arborĂ©es par les Grecques et les Romaines et lâon trouve mĂȘme trace dâĂ©carteurs au Guatemala en â 900.
En AmĂ©rique, la perforation de la langue Ă©tait populaire dans lâĂ©lite des civilisations AztĂšque et Maya. Ces civilisations prĂ©colombiennes portaient aussi des bijoux aux oreilles, au nez et Ă la lĂšvre infĂ©rieure, marqueurs dâune identitĂ© sociale Ă©levĂ©e. De telles dĂ©corations continuent Ă ĂȘtre populaires parmi les peuples autochtones de ces rĂ©gions.
Le piercing au nez est une coutume provenant de lâInde. Dans ce pays ainsi quâau Pakistan, cette coutume existe depuis des siĂšcles. Le piercing nasal est couramment portĂ© par les femmes depuis le XVIe siĂšcle.
Avoir les oreilles percĂ©es existe depuis lâAntiquitĂ© et cela sâest poursuivie jusquâau dĂ©but du XXe siĂšcle, puis aux Ătats-Unis, la pratique Ă©tait devenue relativement rare entre les annĂ©es 1920 et 1960. Ă partir des annĂ©es 60, elle a regagnĂ© du terrain parmi les femmes amĂ©ricaines, et a Ă©tĂ© par la suite adoptĂ©e par les hippies et les communautĂ©s gays.
Toujours aux Etats-Unis, Ă la fin des annĂ©es 60 les jeunes hommes commencent Ă se faire percer lâoreille. A cette Ă©poque câest Ă lâoreille gauche, le choix de lâoreille droite est populairement interprĂ©tĂ© comme un signe dâhomosexualitĂ©. Ă cette Ă©poque encore, ces garçons passent pour des « Bad boys », des rebelles ou mĂȘme des marginaux.
Dans les annĂ©es 1970, la perforation dâautres parties du corps gagne en popularitĂ© dans la culture gay BDSM. En 75, Jim Ward ouvre « The Gauntlet », le premier magasin de piercing Ă Los Angeles. A cette mĂȘme Ă©poque le mouvement Punk suit la tendance, remplaçant notamment les bijoux conventionnels par des Ă©pingles Ă nourrice.
En 2004, un documentaire intitulé « The Social History of Piercing » a baptisé Jim Ward : « Le Grand PÚre du mouvement du Piercing moderne ».
ArrivĂ© en France dans les annĂ©es 90, notamment grĂące Ă certains dĂ©filĂ©s avant-gardistes du crĂ©ateur Jean-Paul Gaultier, le piercing sâest progressivement dĂ©mocratisĂ© dans toute lâEurope, comme toute mode provenant des Etats-Unis. Aujourdâhui, le piercing nâest plus un effet de mode et sĂ©duit toutes couches et tous les Ăąges de la population.